"On pourra remarquer une analogie entre ce que nous disons
ici et ce qui, au point de vue de la théologie catholique, pourrait être dit
des sacrements : dans ceux-ci aussi, en effet, les formes extérieures sont
proprement des « supports », et ces moyens éminemment contingents ont un
résultat qui est d’un tout autre ordre qu’eux-mêmes. C’est en raison de sa
constitution même et de ses conditions propres que l’individu humain a besoin de
tels « supports » comme point de départ d’une réalisation qui le dépasse ; et
la disproportion entre les moyens et la fin ne fait que correspondre à celle
qui existe entre l’état individuel, pris comme base de cette réalisation, et
l’état inconditionné qui en est le terme. Nous ne pouvons développer
présentement une théorie générale de l’efficacité des rites ; nous dirons
simplement, pour en faire comprendre le principe essentiel, que tout ce qui est
contingent en tant que manifestation (à moins qu’il ne s’agisse de
déterminations purement négatives) ne l’est plus si on l’envisage en tant que
possibilités permanentes et immuables, que tout ce qui a quelque existence
positive doit ainsi se retrouver dans le non-manifesté, et que c’est là ce qui
permet une transposition de l’individuel dans l’Universel, par suppression des
conditions limitatives (donc négatives) qui sont inhérentes a toute
manifestation." (L'Homme et son Devenir selon le Vêdânta, note du ch.XXI)
"Le mot sanscrit rita ["ordre"] est apparenté par sa racine même au latin ordo, et il est à peine besoin de faire remarquer qu’il l’est plus étroitement encore au mot « rite » : le rite est, étymologiquement, ce qui est accompli conformément à l’« ordre » et qui, par suite, imite ou reproduit à son niveau le processus même de la manifestation ; et c’est pourquoi, dans une civilisation strictement traditionnelle, tout acte, quel qu’il soit, revêt un caractère essentiellement rituel." (Le règne de la quantité et les signes des temps, note du ch.III)
" [...] la moindre chose accomplie en conformité harmonique avec l’ordre des principes porte virtuellement en soi des possibilités dont l’expansion est capable de déterminer les plus prodigieuses conséquences, et cela dans tous les domaines, à mesure que ses répercussions s’y étendent selon leur répartition hiérarchique et par voie de progression indéfinie. [Note : ] Nous faisons allusion à une théorie métaphysique extrêmement importante, à laquelle nous donnons le nom de « théorie du geste » [...] Le mot « progression » est pris ici dans une acception qui est une transposition analogique de son sens mathématique, transposition le rendant applicable dans l’universel, et non plus dans le seul domaine de la quantité. – Voir aussi à ce propos, ce que nous avons dit ailleurs de l’apûrva et des « actions et réactions concordantes » : Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, 3e partie, ch. XIII. " (Orient et Occident, 2ème partie, chap. III)
" [...] Coomaraswamy a publié une importante étude, Atmayajna : Self-sacrifice, dont l’idée principale, justifiée par de multiples références aux textes traditionnels, est, comme on aura déjà pu le comprendre par les citations que nous en faisons par ailleurs [cf. Rassembler ce qui est épars], que tout sacrifice est en réalité un « sacrifice de soi-même », par identification du sacrifiant à la victime ou à l’oblation. D’autre part, le sacrifice étant l’acte rituel par excellence, tous les autres participent de sa nature et s’y intègrent en quelque sorte, si bien que c’est lui qui détermine nécessairement tout l’ensemble de la structure d’une société traditionnelle, où tout peut être considéré par là même comme constituant un véritable sacrifice perpétuel. Dans cette interprétation sacrificielle de la vie, les actes, ayant un caractère essentiellement symbolique, doivent être traités comme des supports de contemplation (dhiyâlamba), ce qui suppose que toute pratique implique et inclut une théorie correspondante [...]" (compte rendu d'octobre-novembre 1946 du Harvard Journal of Asiatic Studies)
"Le mot sanscrit rita ["ordre"] est apparenté par sa racine même au latin ordo, et il est à peine besoin de faire remarquer qu’il l’est plus étroitement encore au mot « rite » : le rite est, étymologiquement, ce qui est accompli conformément à l’« ordre » et qui, par suite, imite ou reproduit à son niveau le processus même de la manifestation ; et c’est pourquoi, dans une civilisation strictement traditionnelle, tout acte, quel qu’il soit, revêt un caractère essentiellement rituel." (Le règne de la quantité et les signes des temps, note du ch.III)
" [...] la moindre chose accomplie en conformité harmonique avec l’ordre des principes porte virtuellement en soi des possibilités dont l’expansion est capable de déterminer les plus prodigieuses conséquences, et cela dans tous les domaines, à mesure que ses répercussions s’y étendent selon leur répartition hiérarchique et par voie de progression indéfinie. [Note : ] Nous faisons allusion à une théorie métaphysique extrêmement importante, à laquelle nous donnons le nom de « théorie du geste » [...] Le mot « progression » est pris ici dans une acception qui est une transposition analogique de son sens mathématique, transposition le rendant applicable dans l’universel, et non plus dans le seul domaine de la quantité. – Voir aussi à ce propos, ce que nous avons dit ailleurs de l’apûrva et des « actions et réactions concordantes » : Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, 3e partie, ch. XIII. " (Orient et Occident, 2ème partie, chap. III)
" [...] Coomaraswamy a publié une importante étude, Atmayajna : Self-sacrifice, dont l’idée principale, justifiée par de multiples références aux textes traditionnels, est, comme on aura déjà pu le comprendre par les citations que nous en faisons par ailleurs [cf. Rassembler ce qui est épars], que tout sacrifice est en réalité un « sacrifice de soi-même », par identification du sacrifiant à la victime ou à l’oblation. D’autre part, le sacrifice étant l’acte rituel par excellence, tous les autres participent de sa nature et s’y intègrent en quelque sorte, si bien que c’est lui qui détermine nécessairement tout l’ensemble de la structure d’une société traditionnelle, où tout peut être considéré par là même comme constituant un véritable sacrifice perpétuel. Dans cette interprétation sacrificielle de la vie, les actes, ayant un caractère essentiellement symbolique, doivent être traités comme des supports de contemplation (dhiyâlamba), ce qui suppose que toute pratique implique et inclut une théorie correspondante [...]" (compte rendu d'octobre-novembre 1946 du Harvard Journal of Asiatic Studies)
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