mercredi 26 novembre 2014

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Sur la messe de saint Pie V

Signification de la structure tripartite de la Messe dite "des fidèles"
La fraction de l'hostie, l'Agnus Dei, le baiser de paix et la communion
Le "Per ipsum"
Structure de la Messe dite "des catéchumènes"
Les gestes du célébrant
Rite et cérémonie
"L'encadrement" des éléments de la messe
De la structure ternaire de quelques éléments de la messe

Textes de René Guénon

Ces textes touchent notamment à la question des rites, de leur "technique" et de leur efficacité d'une manière générale, et n'ont pas pour sujet les symboles de la Messe, dont il serait pourtant assez facile, du moins pour les plus importants, de trouver des explications dans l'oeuvre de René Guénon. En outre, notre choix de textes est certainement très arbitraire et incomplet ; beaucoup sont extraits des Aperçus sur l'initiation, livre qui ne traite pas spécialement des rites religieux, mais où l'on pourra trouver de précieux enseignements en faisant les transpositions qui s'imposent.

Quelques courts passages sur les rites
De la régularité initiatique (extraits du chapitre V des Aperçus)
De la transmission initiatique (chapitre VIII des Aperçus)
A propos du rattachement initiatique (extraits)
Des qualifications initiatiques (extrait du chapitre XIV des Aperçus)
Rites et cérémonies (chapitre XIX des Aperçus)
Cérémonialisme et esthétisme
La prière et l'incantation (chapitre XXIV des Aperçus) "La Hiérurgie ou la Messe n'est en réalité, ni une prière ni un acte magique, mais elle constitue à proprement parler une incantation, dans le sens que nous avons donné à ce mot." (Palingénius)
La langue des oiseaux
"Les influences errantes"
Sacrements et rites initiatiques (chapitre XXIII des Aperçus)
Contre le mélange des formes traditionnelles (chapitre VII des Aperçus)
Le rite et le symbole (chapitre XVI des Aperçus) A propos des "moyens de reconnaissances" dans ce chapitre, cf.cette note du chapitre IV: "Nous n’entendons pas par là des mots ou des signes extérieurs et conventionnels, mais ce dont de tels moyens ne sont en réalité que la représentation symbolique."
Le Verbe et le symbole
Des épreuves initiatiques (chapitre XXV des Aperçus)
Mythes, mystères et symboles (chapitre XVII des Aperçus) "La croix, avons-nous dit, est un symbole qui, sous des formes diverses, se rencontre à peu près partout, et cela dès les époques les plus reculées ; elle est donc fort loin d’appartenir proprement et exclusivement au Christianisme comme certains pourraient être tentés de le croire. Il faut même dire que le Christianisme, tout au moins sous son aspect extérieur et généralement connu, semble avoir quelque peu perdu de vue le caractère symbolique de la croix pour ne plus la regarder que comme le signe d’un fait historique ; en réalité, ces deux points de vue ne s’excluent aucunement, et même le second n’est en un certain sens qu’une conséquence du premier ; mais cette façon d’envisager les choses est tellement étrangère à la grande majorité de nos contemporains que nous devons nous y arrêter un instant pour éviter tout malentendu. En effet, on a trop souvent tendance à penser que l’admission d’un sens symbolique doit entraîner le rejet du sens littéral ou historique ; une telle opinion ne résulte que de l’ignorance de la loi de correspondance qui est le fondement même de tout symbolisme, et en vertu de laquelle chaque chose, procédant essentiellement d’un principe métaphysique dont elle tient toute sa réalité, traduit ou exprime ce principe à sa manière et selon son ordre d’existence, de telle sorte que, d’un ordre à l’autre, toutes choses s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est, dans la multiplicité de la manifestation, comme un reflet de l’unité principielle elle-même. C’est pourquoi les lois d’un domaine inférieur peuvent toujours être prises pour symboliser ces réalités d’un ordre supérieur, où elles ont leur raison profonde, qui est à la fois leur principe et leur fin ; et nous pouvons rappeler à cette occasion, d’autant plus que nous en trouverons ici même des exemples, l’erreur des modernes interprétations « naturalistes » des antiques doctrines traditionnelles, interprétations qui renversent purement et simplement la hiérarchie des rapports entre les différents ordres de réalité. Ainsi, les symboles ou les mythes n’ont jamais eu pour rôle, comme le prétend une théorie beaucoup trop répandue de nos jours, de représenter le mouvement des astres ; mais la vérité est qu’on y trouve souvent des figures inspirées de celui-ci destinées à exprimer analogiquement tout autre chose, parce que les lois de ce mouvement traduisent physiquement les principes métaphysiques dont elles dépendent. Ce que nous disons des phénomènes astronomiques, on peut le dire également, et au même titre, de tous les autres genres de phénomènes naturels : ces phénomènes, par là même qu’ils dérivent de principes supérieurs et transcendants, sont véritablement des symboles de ceux-ci ; et il est évident que cela n’affecte en rien la réalité propre que ces phénomènes comme tels possèdent dans l’ordre d’existence auquel ils appartiennent ; tout au contraire, c’est même là ce qui fonde cette réalité, car, en dehors de leur dépendance à l’égard des principes, toutes choses ne seraient qu’un pur néant. Il en est des faits historiques comme de tout le reste : eux aussi se conforment nécessairement à la loi de correspondance dont nous venons de parler et, par là même, traduisent selon leur mode les réalités supérieures, dont ils ne sont en quelque sorte qu’une expression humaine ; et nous ajouterons que c’est ce qui fait tout leur intérêt à notre point de vue, entièrement différent, cela va de soi, de celui auquel se placent les historiens « profanes » [note de Guénon: "La vérité historique elle-même n'est solide que quand elle dérive du principe" (Tchoang-Tseu, ch.XXV]. Ce caractère symbolique, bien que commun à tous les faits historiques, doit être particulièrement net pour ceux qui relèvent de ce qu’on peut appeler plus proprement l’« histoire sacrée » ; et c’est ainsi qu’on le trouve notamment, d’une façon très frappante, dans toutes les circonstances de la vie du Christ. Si l’on a bien compris ce que nous venons d’exposer, on verra immédiatement que non seulement ce n’est pas là une raison pour nier la réalité de ces événements et les traiter de « mythes » purs et simples, mais qu’au contraire ces événements devaient être tels et qu’il ne pouvait en être autrement ; comment pourrait-on d’ailleurs attribuer un caractère sacré à qui serait dépourvu de toute signification transcendante ? En particulier, si le Christ est mort sur la croix, c’est pouvons nous dire, en raison de la valeur symbolique que la croix possède en elle-même et qui lui a toujours été reconnue par toutes les traditions ; c’est ainsi que, sans diminuer en rien sa signification historique, on peut la regarder comme n’étant que dérivée de cette valeur symbolique même." (extrait de l'avant propos du Symbolisme de la Croix)
Symbolisme et philosophie (chapitre XVIII des Aperçus)
Les limites du mental (extrait du chapitre XXXII des Aperçus)
A propos des langues sacrées
De l'enseignement initiatique (extrait du chapitre XXXI des Aperçus)
Réalisation ascendante et descendante
Point de vue rituel et point de vue moral
Nécessité de l'exotérisme traditionnel
De l'infaillibilité traditionnelle (chapitre XLV des Aperçus)
Christianisme et initiation
Le symbolisme du théâtre (chapitre XXVIII des Aperçus)
Symbolisme et anthropomorphisme (ch. de l'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues)
La Science des lettres
La chirologie dans l'ésotérisme islamique (extrait)
L'orthodoxie maçonnique (Palingénius)
Correspondance avec Marcel Maugy "Ce que vous dites des éléments rituels par lesquels peut s'opérer la transmission de l'influence spirituelle, à défaut de la consécration qui en est le support normal, me paraît tout à fait juste, et il semblerait en effet que, dans le rituel maçonnique, tout ait été disposé de façon à remédier aux effets de négligences ou d’altération possibles, comme s’il avait été prévu qu’elles risquaient de se produire en fait. Il est cependant bien entendu que cela doit s’arrêter à un certain point, même s’il est difficile de le préciser exactement: la G∴ Lum∴ et même l’obligation (complétée par la proclamation) peuvent réellement servir de supports, mais est il possible d’aller beaucoup plus loin dans ce sens ? -- La comparaison que vous faites avec ce qui peut se produire aussi pour certains rites d’ordre exotérique, et particulièrement en ce qui concerne l’ordination sacerdotale dans le Christianisme, est très intéressant ; il ne me semble d’ailleurs pas douteux que ce doit être l’imposition des mains qui constitue ici l’élément le plus essentiel [...] je ne pense pas qu’on ait jamais contesté la validité du baptême des protestants; mais les autres rites ne peuvent pas être accomplis en l’absence de prêtres, et il ne peut pas y avoir de prêtres là ou il n’y a pas d’évêques pour conférer l’ordination ; on en revient donc toujours, en définitive, à la question de l’épiscopat et de la succession apostolique. D’autre part, il est vrai, comme vous le dites, que le Christ n’a mis d’autres conditions à sa présence que celle d’être réunis en son nom; mais encore faudrait-il savoir tout ce qu’implique en réalité, notamment au point de vue rituel, les mots "en son nom", dont le sens est tout autre, et beaucoup plus "technique", que ce qu’ils peuvent représenter pour des modernes ; j’y ai déjà fait quelques allusions, et peut-être aurai-je encore l’occasion d’y revenir un jour ou l’autre. La formule "Ubi Christus, ibi Ecclesia" doit sans doute être considérée comme étant en rapport avec cette même question, le nom d’"Ecclesia" s’appliquant proprement à la réunion "au nom du Christ". Les discutions en relation avec le "mouvement oecuménique" sont assurément intéressantes, mais ce qu’elles me paraissent prouver surtout, c’est qu’actuellement il y a un peu partout bien des divergences portant sur la notion même de l’Église; et il se pourrait que l’oubli plus ou moins complet de la signification originelle de l’expression "au nom du Christ" soit pour beaucoup dans toutes ces difficultés."

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